jeudi 26 février 2009

Obama in the CO2-Wonderland ?

Droits d'émission de CO2: Obama veut lever 80 milliards $

Les quelque autres 63 milliards de dollars de revenus tirés de la vente de ces droits de polluer seront redistribués sous forme de réduction d'impôt aux familles, communautés et entreprises les plus vulnérables pour les aider dans la transition vers une économie basée sur une énergie propre

Bienvenue dans le socialisme vert... 

Mais ce n'est pas le sujet ici. Ce qu'il faut voir dans ceci est la magouille politique: des taxes c'est pas très populaire.  Ici, on ne parle pas de taxe mais bien de «vendre» aux entreprises des droits d'utilisation d'énergie ( des droits d'émission ). C'est pas pareil ! (?) Pensez-y deux secondes avant de répondre...

L'avantage des bourses de carbone est qu'elles permettent de taxer sans le dire et permettent d'intéresser même les gens de droite qui pensent qu'ils pourront tous tirer leur épingle du jeux en «jouant» à cette bourse. 
Mais évidemment, il y aura pour 80 milliards de $ de perdants.... ( Du moins c'est ce qui est prévu ).

Mais voila, le problème est que ça ne fonctionne pas vraiment comme voulu. 
Il y a trois façon de distribuer les droits d'émissions. 
1- De les donner à chaque entreprise. Le gouvernement ne fait pas un sous mais alloue à chaque entreprise un pourcentage de ce qu'elles émettent. Par exemple, si la réduction visée pour l'année est de 5%, chaque entreprise reçoit 95% de ses émissions en droits. 
Ce que cette entreprise doit faire est réduire ses émissions dans l'année ou acheter les droits de ceux qui ont réussis à le faire sur un marché de l'offre et la demande. Le gouvernement n'intervient pas sauf pour vendre des droits supplémentaires à la fin, ce qui équivaut à des amendes pour droits non couverts. 80 milliards en amendes ? Laissez moi en douter...

2- Le gouvernement peut vendre cette même quantité de droits aux entreprises au lieu de les donner. Ces entreprises sont obligés de les payer. Ce qui équivaut à une taxe déguisée en un jeux de marché... Le gouvernement fixe alors un prix de base aux droits d'émission: le montant de la taxe. Avec un tel modèle, oui, le gouvernement peut facilement amasser 80 milliards.

3- Le gouvernement peut ne rien allouer et vendre ses droits à la bourse. Alors, tout est très spéculatif. Le 80 milliards de M. Obama dans un tel modèle est très spéculatif et peu probable.
Ce modèle reste une taxe déguisée...

Le meilleur modèle est à mon avis le premier. Celui-ci réduit la spéculation et l'intervention du gouvernement au minimum. Je ne sais pas ce qui est envisagé par l'administration d'Obama mais gageons que ce modèle est trop simple pour un gouvernement.

Est-ce que tout ceci fonctionne ? Et bien nous avons un cas réel comme indice. La bourse européenne du carbone. A mon avis, celle-ci est un échec total.
Cette année, c'est à cause de la crise. L'an dernier, c'était parce que trop de crédits avaient été alloués. L'autre avant, c'était parce qu'elle était à ses débuts....
Vous voyez le pattern ?

La crise plombe le marché des droits à polluer

L'explication est simple: la crise provoque une baisse de l'activité chez les producteurs d'électricité, cimentiers, sidérurgistes, qui émettent par conséquent moins de CO2. La demande de «droits à polluer», qui ont été fixés par l'UE pour la période 2008-2012, est donc moindre et le prix baisse.

«L'instabilité du prix du CO2, qui est inhérente au marché carbone, est une des faiblesses du système», explique-t-il.
C'est pas moi qui le dit...

«Il faudrait à la fois des prix planchers car cela donnerait confiance aux investisseurs et des prix plafonds pour qu'on n'hésite pas à choisir des objectifs plus ambitieux», explique-t-il.
En d'autres mots, revenons à une taxe fixe.... mais encore caché dans un emballage capitalisme de marché...

«C'est un marché qui est très jeune (il a été lancé en 2005, NDLR), il y a des péripéties de court terme. Mais, à long terme, le consensus des experts est que les prix seront plus élevés», souligne David Rapin.
Ça ne fonctionne pas mais ayez confiance, un jour on va réussir à faire marcher le tout...

Alors, si vous pensez vraiment qu'il faut réduire le CO2 au prix de la liberté, au moins, faites le en toute honnêteté: avec une taxe. Certain que je serai la pour protester mais au moins vous le ferez en toute honnêteté.  

Alors M. Obama: No, I don't think you can...
François.

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