La fin du monde est une passion dans notre société. La quantité de peurs que nous nous faisons, la quantité de films traitant de la fin du monde trahis une fixation sur le sujet.
On n'a qu'à penser au bug de l'an 2000, au réchauffement climatique, au calendrier Maya de 2012.
On n'a qu'à regarder les films 2012, The day after tomorrow, the road, 9, et des centaines d'autres pour voir que la fin de notre monde est un sujet populaire.
Mais ce qui est le plus passionnant dans cette fixation est que pour la très grande majorité des gens, cette obsession de la fin du monde n'est pas un trill tel un film d'horreur mais plutôt une fantaisie, un fantasme...
Regardez le bug de l'an 2000. Personne ne croyait réellement que les avions allaient exploser en vol, que les centrales nucléaires allaient s'emballer, que les ascenseurs allaient monter jusqu'au 2000ième étage... Mais tous adoraient l'idée, tel un fantasme...
Regardez le réchauffement climatique. Personne ne croit réellement que l'humanité va périr sous les feux de l'enfer... Ils adhèrent au principe mais n'y croient pas réellement...
Et ce qui est le plus difficile à comprendre dans cette peur est que ces gens, même s'ils n'y croient pas vraiment, bavent d'envie que ces peurs deviennent une réalité !
Vous doutez ? Je vous assure que la majorité des gens craignant les conséquences du réchauffement climatique rêvent en dedans d'eux que ces prédictions alarmistes s'avères vraies.
Regardez le messager ( oui, oui, c'est celui qui dit continuellement de s'en tenir au message qui dit cela... ), regardez le brillant dans les yeux de ces gens qui «exterminent» d'une phrase un peuple à cause de la monté des océans ou autre catastrophe annoncée.
Regardez avec quelle passion est-il important que des gens meurent du réchauffement climatique.
Regardez avec quelle passion ces gens combattent leurs convictions lorsqu'elles sont mises en doute.
Ce n'est aucunement le visage de celui qui se résigne à poser une action face à une menace annoncée. C'est le visage de celui qui désire que cette menace soit vrai, qui désire ces catastrophes !
Chaque fois qu'une prévision catastrophique est démentie, les gens sont déçus. La réaction n'en est pas une de soulagement face à une catastrophe imminente évitée mais plutôt d'agacement face à un fantasme compromis.
Imaginez pour contraster ceci l'annonce d'une collision imminente avec une météorite de la grosseur de la lune. Je vous garantis que la peur ne serait pas la même que celle générée par le réchauffement climatique... Ce serait de la vraie peur, de la terreur et non cette fausse peur tant savourée...
Imaginez une annonce que finalement cette météorite pourrait passer à coté de la terre sans nous toucher... Personne ne serait agacé par cette nouvelle, personne ne dirait: ce n'est pas vrai, c'est impossible... Ce serait de l'espoir que tous ressentiraient... et non de la frustation....
Cette nuance dans la réaction me démontre que nous ne croyons pas vraiment à la fin du monde mais que nous la souhaitons.
Et la question à se poser est pourquoi ?
- Premièrement parce que nous n'aimons pas notre monde. Une très grande majorité d'humains n'aiment pas le monde tel qu'il est. (Impossible pour moi de dire s'il y en a plus que dans le passé mais il est certain que beaucoup de gens n'aiment pas notre monde ). Ceci s'exprime sous ces termes: les inégalités dans le monde, la pollution, la consommation, la technologie.
- Ensuite, nous n'avons plus confiance en l'humain. L'humanité n'est plus vue comme une espèce pleine de ressources, capable d'ingéniosité, capable de se surpasser face à des défits.
L'humanité n'est plus une valeur.
L'humain est perçu dans notre société comme un être égoiste, cruel et idiot.
La raison, l'innovation ne sont plus des valeurs humaines importantes.
La capacité de l'humain de surmonter des défis est considérée nulle...
L'humain est même considéré par plusieurs comme une aberration sur la terre...
L'espoir en l'humanité est totalement nul...
- Puisque le monde est si merdique et l'humain si impotent, nous avons peur !...
Nous avons peur de nous mêmes... peur du voisin.
Nous avons peur de la technologie.
Nous avons peur du climat. Tel les Gaulois, nous avons peur que le ciel nous tombe sur la tête...
La nature n'est plus à maitriser, elle est à craindre...
- Puisque le monde est si merdique et que l'humanité est sans espoir, nous voyons apparaitre la culture du moins-être. L'écologisme...
Cette culture prône l'abstinence de l'humain. L'humain, au lieu de se surpasser et de foncer en avant doit se rabaisser et être moins.
Moins consommer, moins innover... Moins d'ambitions... plus d'humilité
Cette culture prône un retour aux grottes de la préhistoire...
- Peureux que nous sommes alors, nous nous cachons dans le passé et l'avenir pour ne pas avoir à affronter le présent...
Pour ne pas avoir à regarder le présent en pleine face et en porter la responsabilité, nous nous inquiétons du futur...
Par exemple, nous sommes scandalisés du fait que des gens auront faim dans le futur à cause du réchauffement climatique. Mais des millions de gens ont faim aujourd'hui et que faisons nous ?
S'apitoyer sur le malheur des pauvres du futur nous permet d'ignorer le présent avec bonne conscience...
Nous idéalisons le passé pour renier le présent. Le passé, cette belle époque où la vie était si belle, si simple et si riche... En fermant les yeux sur le fait que le passé de l'humanité en fut un de pure misère pour la très grande majorité des humains....
Nous sommes en totale banqueroute philosophique !
Et devant ces convictions, la seule avenue concevable pour l'humanité est de tout jeter à terre et recommencer. Car n'ayant aucune confiance en l'avenir, aucune confiance en la capacité de l'humanité d'aller de l'avant, comment pourrait-il y avoir de solution ?
La seule alternative est de souhaiter la fin du monde...
Mais comme la presque totalité des humains, même s'ils sont dans un cul-de-sac philosophique restent quand même humains, ceux-ci sont incapables d'arriver à souhaiter, et encore moins créer la fin du monde.
Cette fin du monde est alors perçue comme un fantasme... Un rêve secret.
Les gens ne souhaitent pas la fin du monde consciemment ( qui ose faire cela ? ... ). Mais ils perçoivent, au fond d'eux que si celle-ci devait arriver d'une quelconque façon, ce serait la solution à leurs problèmes...
C'est de la que vient cette fascination, ce fantasme de la fin du monde...
Tel un junky qui quelque part au fond de lui désire secrètement se faire prendre pour se faire imposer de changer sa vie, nous désirons secrètement qu'une fin du monde vienne nous chercher pour nous forcer à créer un nouveau monde...
Nous avons besoin plus que jamais d'une nouvelle philosophie de vie !
Nous avons rejetés le code moral de la religion dans la majorité de nos sociétés mais avons oubliés de le remplacer par autre chose...
Nous en payons le prix.
Le monde a plus que besoin d'un code moral mettant en valeur l'humain, la réalisation humaine, l'innovation, l'accomplissement, le dépassement de soi, l'espoir et la confiance en la force de l'humanité...
Au pire, à défaut de s'offrir un tel code humain, notre monde a besoin d'une nouvelle religion !
Et la religion verte, issue de cette banqueroute de valeurs n'est pas une solution pour qui pense encore que l'humanité est une valeur.
François.
1 commentaire:
Article trés interressant, moi méme j'espére cette apocalypse, un véritable fantasme, une passion.
Non ce que l'on n'aime pas dans l'homme c'est sa violence.
Bravo pour l'article!
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