lundi 1 février 2010

Et si Turcot devenait un parc suspendu?... Et le centre-ville un champs de blé ?


Et si Turcot devenait un parc suspendu?
Je ne sais pas trop par où commencer cette chronique tellement je suis emballée par cette idée aussi folle qu'inspirante pour Montréal.
Cette idée, c'est de ne pas détruire l'échangeur Turcot, comme le proposent les gouvernements.
Évidemment, on ne le laisserait pas tel quel, puisque la structure n'est plus assez forte pour porter tous les bouchons qui l'assaillent régulièrement. La circulation, on la mettrait ailleurs, on la diminuerait, on la rationnaliserait, on la transports-en-commun-erait.
Mais au lieu de dépenser des centaines de millions sur sa démolition, pourquoi ne pas garder Turcot pour en faire un parc linéaire suspendu, façon High Line à New York ou Promenade plantée, à Paris?
On y aménage des pistes de ski de fond l'hiver, de vélo de montagne ou de vélo tout court l'été. À la limite, on y laisse courir un super train électrique rapide pour aller vers l'ouest. Mais pour le reste, on y laisse les piétons jogger, les enfants glisser, les gens marcher au-dessus de la ville. On accroche un café sur un des points les plus élevés, avec une terrasse et beaucoup de fenêtres vitrées, pour qu'été comme hiver, on puisse y contempler quelques-uns des plus beaux panoramas de la ville.
On y installe du mobilier urbain, on laisse pousser l'herbe. On recrée, à des dizaines de pieds du sol, des champs de fleurs comme ceux qui bordent nos autoroutes l'été.
Ne serait-ce pas magique?

Non ! La magie n'existe pas ....
Sont trop cûte ces rêveurs irrationnels qui nous offrent leur fantasmes les plus farfelus avec le plus grand sérieux du monde...

Le problème de Mme Lortie est que tout contact avec la réalité n'est pas pertinent pour elle.
Elle sait bien que ce projet ne sera jamais réalisé mais est incapable de comprendre que celui-ci est la pire chose qui pourrait arriver à Montréal.
Fou?
Pensez-vous que les gens qui ont lancé la construction de l'échangeur dans les années 1960 ne l'étaient pas un peu? Eux, et tous ceux qui lancent des projets fabuleux dans des villes qui se démarquent par leur attitude architecturale aussi inspirante qu'effrontée...
Pourquoi ne pas faire preuve du même courage, de la même audace? Pourquoi ne pas reprendre ce projet avant-gardiste à l'époque, porté par l'enthousiasme créatif de l'Expo 67 (l'échangeur a été inauguré pour cet événement), et lui redonner un nouveau rôle, tout aussi futuriste, pour aujourd'hui? Le tout en conservant dans notre environnement urbain ce témoin d'une autre époque, intervention totalement datée, marquante?

Ce que vous devez réaliser en grandissant est qu'il existe quelque chose qui s'appelle la réalité. Et celle-ci a des impératifs plus exigeant qui peuvent être facilement contournés dans un rêve, mais pas avec la réalité...

Un point qu'il ne faudrait pas oublier est que l'échangeur Turcot est l'espace routier le plus important de Montréal avec l'échangeur Décarie. Que faire avec ces artères ?
Réponse typique: on verra, c'est pas grave:
La circulation, on la mettrait ailleurs, on la diminuerait, on la rationnaliserait, on la transports-en-commun-erait.
Pouf, d'un coup de baguette magique, tout ces véhicules sont disparus....
A New-York, c'est une voie de chemin de fer désaffectée qui a été utilisée. Mais ici, c'est pas important, n'ayons pas peur de l'audace, prenons la route la plus importante de la ville pour la transformer en piste cyclable. Et ajoutons des autobus ( quelque part, ailleurs,.... ) pour compenser...

L'échangeur Turcot tombe en morceau... mais:
À la limite, on y laisse courir un super train électrique rapide pour aller vers l'ouest.
Qui oserais faire passer un train rapide sur ces voies ?....
On n'a qu'à les solidifier ? Et qui payera ?...
Les Montréalais sont étouffés sous les taxes juste pour réussir à payer pour boucher les nids de poules dans leur rues... Et vous parlez de refaire cette structure pour faire une piste de ski de fond ?

Pensez-vous que les gens qui ont lancé la construction de l'échangeur dans les années 1960 ne l'étaient pas un peu? Eux, et tous ceux qui lancent des projets fabuleux dans des villes qui se démarquent par leur attitude architecturale aussi inspirante qu'effrontée...
Pourquoi ne pas faire preuve du même courage, de la même audace?
Et bien, sachez que le courage et l'audace n'est pas d'essayer de déjouer la réalité...
C'est tout au contraire, bâtir avec celle-ci. Ces projets fabuleux que vous louangez on été créés par des gens ayant une vision mais aussi un contact avec la réalité.

En architecture, essayer de déjouer la réalité c'est l'écroulement.
En gestion de réseau urbain, c'est l'embouteillage...

Le courage et l'audace ce n'est pas d'essayer de déjouer la réalité comme plusieurs semblent le penser à notre époque.
Bien au contraire, le courage et l'audace serait plutôt d'en tenir compte !

François.

2 commentaires:

Cyrus a dit...

Je suis tellement deprime par tout ce bagarre sur le Turcot. En fait de plus en plus ca m'interesse a quitter Montreal pour Calgary.

Francois a dit...

«En fait de plus en plus ca m'interesse a quitter Montreal pour Calgary.»
Je ne connais pas le «sense of life» de l'Alberta. ( C'est à dire une sorte de consensus de valeurs, d'idéologie qui percole d'une société.)

Mais je gagerais que ce n'est que partie remise à la prochaine génération pour ce peuple: ils commencent à gouter à la richesse ( ie: c'est la première génération ).

Pratiquement tous les pays du monde, et même les US, bastion de la liberté tombent dans le piège d'oublier ce qu'est produire de la richesse.
La seconde génération prends tout pour aquis et ne réalise pas qu'elle menace sont bien-être en reniant ainsi ce qui en est la cause.

Ici, au Québec, les messages démontrant que nous nous appauvrissons à vue d'oeil ne semblent déranger personne...
Ne sachant pas comme la richesse est crée, comment comprendre ces messages ?

L'Alberta va suivre... Ce n'est qu'un peu en retard... :)