lundi 10 mai 2010

Le plan du FMI pour la Grèce a déjà échoué en Argentine. Essayons plutôt l'hypocrisie ?


Le plan du FMI pour la Grèce a déjà échoué en Argentine

Le Fonds monétaire international (FMI) impose en Grèce, à travers un plan de sauvetage concocté avec l'Union européenne (UE), les mêmes vieilles recettes d'austérité qui n'ont pas empêché l'Argentine de couler en 2001, selon des analystes.
Le FMI et les pays de l'UE se sont mis d'accord sur la mise en place d'un plan de secours historique allant jusqu'à 750 milliards d'euros pour aider les pays de la zone euro et endiguer la crise financière grecque qui menace de gagner toute la planète.
«C'est un chiffre énorme, mais il ne garantit qu'une chose: que pendant trois ans la Grèce puisse payer sa dette», a estimé Jorge Remes Lenicov, ministre de l'Economie de l'Argentine en 2002, lors de la pire crise économique de son histoire.
«Cela règle le problème de sa dette, pas celui de la compétitivité», a-t-il fait valoir.

Les ressemblances entre la crise grecque et l'Argentine de 2001 sont à première vue frappantes: même surendettement,
même impossibilité d'éviter la faillite en dévaluant.

L'Argentine avait pu renouer avec la croissance dans la douleur, après une dévaluation de 65% de sa monnaie et l'explosion de la parité peso/dollar.
De son côté, le filet de sécurité de la zone euro empêche la Grèce de faire faillite, mais aussi de dévaluer, la condamnant à l'austérité.
On entends de plus en plus ce discours que la Grèce ne peut dévaluer sa monnaie, ce qui serait même un cause de ces problèmes.

Ici, on nous dit que si ce pays pouvait dévaluer sa monnaie, il ne serait pas condamné à l'austérité et face à un problème de compétitivité.

Pour celui qui n'est pas trop concerné par l'économie, l'idée de dévaluer une monnaie ne semble pas un grand mal: tous les jours, les monnaies du monde fluctuent l'une par rapport aux autres sans grand impact pour le citoyen.
Mais ces gens qui favorisent la dévaluation de la monnaie sont des gens qui favorisent l'hypocrisie face à toute le monde, pas surprenant qu'ils utilisent des mots sans bien les expliquer...

Qu'est-ce que dévaluer sa monnaie ici ? C'est bien simple: c'est imprimer de l'argent pour payer ses dettes... La Grèce ne peut faire ceci car elle n'a pas le contrôle de l'Euro. Les Etats-Unis le peuvent et le font abondamment depuis 2 ans.
Est-ce que la Grèce est désavantagée car ceci ?

Imprimer de l'argent pour payer sa dette, si c'était si simple, tout le monde le ferait et nous serions tous riches.
Dévaluer une monnaie, c'est avoir recourt à l'inflation de la masse monétaire, ce qui a pour effet d'augmenter les prix en diminuant la valeur de l'argent.

Oui, ceci peut permettre l'illusion de ne pas avoir recourt à un plan d'austérité. Mais ceci est aussi la façon la plus malhonnête, la plus hypocrite de payer une dette.
Malhonnête pour les créanciers qui se font rouler en se faisant rembourser avec une monnaie ayant perdu de la valeur. ( Avec une inflation annuelle de 10%, pour une dette sur 5 ans, c'est 50% de perte. Evidemment que les prochains créanciers ajusteront leur taux d'intérêts en conséquence de cette perte anticipée: allo, la hausse des taux ! )

Pour le commun des citoyens, l'inflation, c'est l'appauvrissement assuré. Les salaires ne s'ajustent pas aussi rapidement que l'inflation. Quiconque a de l'argent liquide ou des économies en chiffre (ie: montant en banque par exemple ) est perdant.

Pour l'économie, le système de prix est court-circuité, la confiance n'est plus et la croissance est impossible. L'argent doit être rapidement consommée pour ne pas trop perdre. Ceci favorise la consommation au détriment de l'économie...

Mais le pire dans cette solution est que dans une économie très inflationniste, ce n'est pas la confiance et l'honnêteté qui s'installe mais bien la corruption. Au lieu de mettre des efforts à produire, les gens mettent des efforts pour tirer leur épingle du jeux du mieux qu'ils peuvent.

Qu'est-ce qui est mieux pour un pays acculé à la faillite alors ?
Se prendre en main, vivre selon ces moyens.
Ou bien prendre le chemin de l'hypocrisie: continuer à faire comme avant mais en imprimant ses dettes sans expliquer les conséquences aux citoyens.

L'un a de grande chances, une fois le pire passé, de continuer dans la bonne voie de vivre selon ses moyens et ainsi augmenter ses moyen (ie: croissance/compétitivité).
L'autre ferme ses yeux, business as usual, mais au détriment de la richesse de tous les citoyens. Il n'a devant lui que la déchéance économique et éventuellement l'effondrement de sa monnaie.

Et pour ceux qui diront qu'un peu d'inflation pour se sortir du trou est un bon compromis, je n'ai comme réponse que ceci: ces gens qui ont menés une économie dans le trou sans avoir su faire preuve d'un peu de sagesse face aux dettes du pays, vous leur feriez maintenant confiance pour utiliser l'inflation avec sagesse ?

Une fois qu'un gouvernement a gouté à l'inflation pour régler ses problèmes et payer des party, celui-ci est incapable de s'arrêter.
Et le meilleur exemple de ceci sont les Etats-Unis présentement. Ce pays court littéralement à sa perte en imprimant ainsi ses créances et ses party social-démocrates. Il se croit au dessus de la réalité, mais celle-ci les attends au prochain virage ! Et plus le temps passe, plus le choc sera grand.

François.

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