jeudi 8 juillet 2010

Bachand et le concept de débat d'opinion...


Suite à un texte publié dans le Journal de Montréal accusant le gouvernement provincial de nous mentir: «On ment aux Québécois» , M. Bachand n'est vraiment pas content.

Le problème est que ces gens des gouvernements se considèrent au dessus des critiques.
Le texte de M. Doucet est un pur texte d'opinion, appuyé par des chiffres et sans attaques personnelles. Que vous soyez d'accord ou non avec son opinion n'en change rien.

Et que faut-il faut si on n'est pas d'accord, simplement riposter par un autre texte, ou se taire.
C'est ce qu'on nomme un débat d'opinion, mais cette bibitte est en voix d'extinction à notre époque.

Voici comment ces gens conçoivent une réplique:
- 1. éviter à tout prix d'aborder directement les points soulevés. Rester vague et réitérer le même message initial.
- 2. attaquer le messager, sa crédibilité, ses «credentials». Ne pas répliquer à l'opinion mais bien démontrer que l'opinion de cette personne ne peut être crédible. Attaque personnelle, association avec quelque chose qui est percu comme le mal, squelette dans le placard, formation personnelle, tout les moyens sont bons.
- 3. Prendre un ton indigné, paternaliste. Du genre: «vous savez, ce que l'on veut, c'est le bien de tous.... je me demande qu'est-ce qui motive cette personne à agir ainsi», «Je trouve vraiment déplorable de telles attaques...», etc...
- 4. Boucher le reste de la réplique en parlant de «canard en rût» ou de toute autre imbécilité non compromettante donnant l'impression de répliquer sans le faire....
- 5. Terminer avec le baillon. C'est à dire de faire des menaces à gauche et à droite, de poursuite, de comité de déontologie, etc. Le but étant de donner l'impression que l'argument (qu'on n'aborde même pas ) est tellement faux qu'il s'apparente à un attaque diffamatoire...

M. Bachand semble avoir bien apprit ses leçons: Bachand contre-attaque

Le budget est transparent, a signifié M. Bachand. «Les chiffres sont des prévisions. On verra où on tombe. Mais si on tombe à 58 % ou si on tombe à 65 %, on vous dira qu'on est à 58 % ou à 65 % (...) Vous allez pouvoir suivre ces chiffres-là (...) Il y a un Vérificateur général du Québec, il y a des centaines de spécialistes de toutes les maisons qui viennent examiner les chiffres. Parlez-leur», a plaidé le ministre des Finances.
Point 1. Ce n'est pas sur ceci que portait le texte de M. Doucet.


Raymond Bachand s'est de nouveau montré indigné par le reportage publié dans notre livraison de lundi, affirmant qu'il était «basé sur une analyse fausse et qui arrive à des conclusions fausses (...)».
«C'est un reportage qui fait honte à la profession de journaliste», a sermonné le ministre des Finances qui est allé jusqu'à mettre en doute la compétence du comptable ag réé Louis Charbonneau, dont les analyses ont été la source des reportages signés par le Journal.
«Le reportage s'appuie sur une personne qui donne le titre de comptable agréé, ce qui est inexact selon mes informations. Cette personne n'est pas comptable agréé, à ce que je sache.

L'Ordre des comptables agréés est intervenu», a signalé M. Bachand.
Un porte-parole de l'Ordre des comptables agréés, M. Jean-Philippe Paiement, a confirmé que l'Ordre, de sa propre initiative, mène une vérification au sujet des qualifications professionnelles de M. Charbonneau.
Le Journal de Montréal précise que M. Charbonneau a été membre de l'Ordre des comptables agréés jusqu'à sa retraite en 1996.
Point 2: l'attaque personnelle.
Ici, on a analyse fausse == conclusions fausses mais aucun détails sur ce qui est faux.
Puis on a ce comptable (qui est supposément un imposteur ? ). Comme si cela changeait de quoi à l'argument. Si M. Bachand veux discréditer ce comptable, c'est avant tout avec des chiffres et des arguments qu'il doit le faire.
Et que dire de l'Ordre des comptables qui a manqué une belle occasion de nous dire que c'était juste pas de ces affaires... Qu'il fallait écouter les chiffres.

Raymond Bachand s'est de nouveau montré indigné...
«C'est un reportage qui fait honte à la profession de journaliste», a sermonné le ministre des Finances...
pour se plaindre de ce qu'il a qualifié de «dérapage» et réclamer des «corrections » et des «excuses».
Point 3: l'indignation face à un tel affront.
Dérapage, honte à la profession de journaliste ? absolument pas...

Québec prévoit fournir 62 % de l'effort en comprimant ses dépenses tandis que les contribuables absorberont 38 % par des augmentations de taxes et de tarifs, a soutenu Raymond Bachand.
Le budget est transparent, a signifié M. Bachand.
«Les chiffres sont des prévisions. On verra où on tombe. Mais si on tombe à 58 % ou si on tombe à 65 %, on vous dira qu'on est à 58 % ou à 65 % (...) Vous allez pouvoir suivre ces chiffres-là (...)
Point 4: bla bla bla, on redit le message en prenant bien soin d'éviter tout point soulevé par la critique...

Raymond Bachand a dit avoir écrit une «lettre privée» au pdg de Quebecor Pierre- Karl Péladeau pour se plaindre de ce qu'il a qualifié de «dérapage» et réclamer des «corrections » et des «excuses».
Il a aussi mentionné que le ministère des Finances examine les recours qu'il pourrait exercer. «Le pouvoir de la presse, c'est important pour la démocratie, mais c'est important qu'il y ait un standard de qualité», a-t-il précisé.
Point 5: le bâillon, les menaces de représailles...

Et c'est ici que M. Bachand nous démontre à quel point celui-ci se considère au dessus de toute critique et à quel point il est prêt à piler sur la liberté d'expression pour ne pas avoir à débattre.

«Le pouvoir de la presse, c'est important pour la démocratie, mais c'est important qu'il y ait un standard de qualité»
C'est vous qui dicterez les standards de qualité j'imagine M. Bachand ?
Espèce de Chiwawa qui se prend pour un dictateur !

François.

4 commentaires:

Anonyme a dit...

Un ministre senior et sinon le plus important qui demande à un patron d’un groupe média de présenter ses excuses parce qu’un journaliste a prétendument mal fait son travail ! Où va le Québec.

La caisse de dépôt selon le gouvernement de Bachand allait très bien…et en prime Mario Dumont nous avait prévenus…on lui a dit qu’il voulait nous faire peur et qu’il mentait…on connaît la suite…On a vu l’incompétence et la cachoterie à son meilleur et sur le dos des québécois…D’ailleurs nous n’avons eu aucune excuse publique ni du gouvernement, ni de Bachand sur cette débâcle.

Moi je préfère croire le journaliste, avec le CHUM, la Caisse de dépôt, Hydro nouveau Brunswick, il faut croire que notre gouvernement dont Bachand fait partie est hyper compétent.

Anonyme a dit...

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Francois a dit...

Merci pour l'encouragement !...

comptable a dit...

On ne peut que s'indigner devant la qualification de l'expert comptable par le ministre quand il a dit ce qu'il ne veut pas entendre. Il met en doute les fonctions de l'expert comptable. Et l'ordre des experts comptables qui affirment après que cet expert l'est vraiment jusqu'à sa retraite. Ah la politique fait dire dès fois n'importe quoi !