mercredi 22 octobre 2008

Température locale et globale

Puisqu'on parle de réchauffement global, il est normal qu'on nous montre la température globale, à l'échelle planétaire.
Mais lorsqu'on parles d'impact sur l'environnement, la faune, la flore, il faut regarder localement. C'est à dire que ce qui importe pour un sujet donné n'est plus cette température globale mais bien celle de l'environnement où se trouve ce sujet.


Suivant cette idée, j'ai voulu savoir si ici, à Montréal nous étions affectés par ce réchauffement climatique, à quel niveau et comment celui-ci se comparait aux graphiques publics planétaires.


Les données qui vont suivre proviennent de la station de météo de l'aéroport de Dorval à Montréal. Cette station répond aux normes de l'OMM est peut donc être considérée fiable.
Les données de cette station remontent jusqu'en 1942, ce qui est très intéressant.


Le premier graphique nous montre la température moyenne durant ces années.
Ce qui est montré sur le graphique est l'écart de chaque mois à la moyenne de ce mois.
Ceci est très semblable à ce qui est présenté par les organismes qui publient des températures planétaires.


Voici ce que cela donne:






Que voit-on ?

  • Au centre, la droite est la tendance pour cette période.
  • La courbe sinusoïdale est le polynôme de tendance qui montre les grandes lignes de tendance.
  • Le rose pointillé est l'écart de la température du mois à la moyenne du mois.
  • Le rouge est la moyenne sur trois mois de cet écart.



Donc encore, que voit-on ?

  • Premièrement, que la température c'est élevée d'environ 0.7C depuis 1942. Ce qui est l'estimé du réchauffement global aussi.
  • Ce qui frappe le plus est la variabilité des données. Lorsqu'on observe un tel graphique mais à l'échelle planétaire, l'écart type est énormément plus petit qu'ici. Pourquoi ? Parce qu'il s'agit d'une moyenne globale et que sur la planète, lorsqu'il fait plus froid quelque part, il fait souvent plus chaud ailleurs. Ces extrêmes contraires annulent la variabilité.
  • Il est impossible de le voir sur l'image mais la très grande majorité des extrêmes mensuels surviennent au début de l'hiver. Pourquoi ? Je ne peux le dire mais c'est sans doute une particularité du climat continental d'ici.
  • Il y a très probablement une oscillation dans les températures. Il est possible de voir celle-ci uniquement si recule au delà de 1979, date où la plupart des publications de température commencent. Ce qu'il faut regarder est le polynôme de tendance ( le sinus ). On commence à voir un début d'oscillation avec une crête vers 1950 et 2004 et un creux vers 1975. A noter que c'est bien pratique que les publications de température débutent en 1979 au plus bas de l'oscillation. ( Mais attention, c'est pas malhonnête: c'est juste à cause des satellites qui n'existaient pas avant. )
Voici le même graphe mais avec comme point de départ 1979:








Wow! Quel réchauffement hein ? Voila pourquoi il faut faire attention au point de départ de tels graphes.

  • Ici on a 1.6C environ en moins de 30
  • Un point qui m'étonne est que sur ce graphique, le fameux El Nino de 1998 ne ressort pas du tout. Si vous regardez un graphique tel le RSS ou GISS, vous verrez toujours une énorme crête en 1998. Et bien, c'était pas à Montréal que c'est arrivé.
Maintenant, continuons de changer le point de départ et regardons les 10 dernières années pour savoir si à Montréal on peut dire comme le dit M. Lomborg que la température a baissée.








Et bien oui, définitivement, on a une baisse de température ! Et quel refroidissement ! 1.0C en 10 ans !


Mais attention, tout ces graphes sont bel et bien vrai mais aucun ne permet de savoir la vérité sur l'avenir.
Mon avis personnel est que celui avec la meilleure vue d'ensemble est celui qui permet d'avoir ... une meilleure vue de l'ensemble... de 1942 à maintenant donc.


Que vous croyez ou non au réchauffement climatique ( dû au CO2 ou non ), ces graphiques nous montrent que pour le moins, à Montréal, le réchauffement est sujet à une variation naturelle qui est loin d'être négligeable et que pourtant les modèles climatiques semblent négliger ( ou du moins semblent incapable de modéliser ).




Je vais revenir bientôt sur l'écart type des températures pour une station qui est un point bien important selon moi.
De plus, avec nos données de Dorval, il est maintenant possible de savoir si à Montréal, il est vrai que la quantité de pluie va augmenter, que les vagues de chaleurs et les extrêmes de température sont plus fréquents, que le climat est dérèglé, etc. Évidemment, ce ne sera qu'une observation pour Montréal mais comme je le dis: bien que le réchauffement soit global, l'impact ne peut qu'être local.
Donc, à suivre.



François.

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