Selon M. Vézina, sous serions en déflation ou le seront très bientôt. Voici ce qu'il en pense: la déflation est l'un des pires poisons qui puissent affliger une économie.
Vraiment ?
Pourtant, la déflation est simplement le contraire de l'inflation. Contrairement à la croyance populaire, la déflation n'est qu'une réduction de la quantité d'argent en circulation ( comme l'inflation est une hausse de la quantité d'argent ). Et comme il y a moins d'argent, le pouvoir d'achat de chaque dollar augmente et ainsi les prix baissent. La déflation n'est pas un poison qui fait baisser les prix comme par magie.
Pourquoi est-ce que la quantité d'argent en circulation baisse ? A cause des milliards de dollars détruits à la bourse et dans les différentes compagnies en défaut qui coulent avec leur capital. Comme ce n'est pas de l'argent papier qui a été brûlé mais plutôt de l'argent «électronique» (du crédit), les impacts sur la consommation de base sont alors plus lents à se faire sentir.
En partant de tout ceci, il est possible de voir que la déflation n'est pas une spirale sans fin jusqu'à ce que toute marchandise atteigne 0.00$ comme le laisse penser M. Vezina.
Comme les prix baissent, les producteurs sont portés à diminuer leur production ; viennent ensuite des baisses de salaire et des mises à pied. Pendant ce temps, les consommateurs, qui flairent l'aubaine, attendent que les prix baissent. Ils attendent et attendent encore. La production générale baisse davantage. Résultat : la récession se prolonge.
Ce n'est pas si pire que cela, vraiment. La déflation n'est qu'un ajustement du marché à la nouvelle valeur de l'argent. Toute la structure de production est encore intacte et existante. Les producteurs vont quand même produire puisqu'ils pourront quand même vendre à moindre prix mais avec une monnaie plus forte ( et donc à cout égal ).
Le mauvais coté de la déflation est le suivant: durant la transition de la valeur de l'argent, les producteurs qui ont achetés des matières de production avec l'ancienne argent sont désavantagés temporairement. Les entreprises ayant beaucoup de ressources humaines le sont encore plus car dans notre société, les salaires ne sont à peu près jamais ajustés à la baisse et ces entreprises seront désavantagés jusqu'au prochain ajustement salarial. ( Si la convention le permet... )
Rien de si pire donc, un réajustement de la valeur de la monnaie, certaines entreprises, les plus faibles n'en sortent pas vivant mais la plupart se réajustent rapidement. De plus, comme on se prémunis tous de l'inflation, on pourrait se prémunir de la déflation.
Mais voila, les gouvernements détestent les déflations. Ils en ont tellement peur qu'on en a pratiquement jamais. Des le premier signe d'une baisse de la masse monétaire, nos gouvernements «injectent» tel une dose de LSD, de la nouvelle argent dans l'économie pour revenir à une inflation le plus rapidement possible. Si l'argent baisse encore, ils en créent encore.
( Le pourquoi de ce besoin inflationniste serait trop long à regarder ici )
C'est justement cette instabilité qui empêche le marché de s'ajuster. Si la valeur de l'argent augmente mais que tout le monde sait que la banque centrale fait tout pour la rabaisser, personne ne va bouger avant que la tempête se soit calmée. Quand on ne sait plus quelle valeur aura un dollar dans 6 moins, c'est bien difficile de planifier quoi que ce soit.
Surtout devant le danger d'une très grande inflation, si la quantité d'argent crée est trop grande, toute entreprise ayant une tête sur les épaules se doit de ne bouger qu'à court terme.
C'est bien plus pour cette raison que l'économie stagne durant une déflation: à cause de la peur ( ou l'attente, selon ) de ce que fera le gouvernement avec l'argent.
Vous verrez d'ailleurs que le phénomène va se reproduire lorsqu'il y aura une inflation: l'économie doit se réajuster une nouvelle fois à la nouvelle valeur ( abaissée ) de l'argent et il y aura des perdants, des gagnants et mais le monde va retenir son souffle en regardant la banque centrale retirer de l'argent de l'économie.
Donc, à la lumière de ceci, ce qu'il faut craindre n'est ni l'inflation, ni la déflation comme telle mais bien toute manipulation de la masse monétaire par les gouvernements. Ils essayent de nous faire croire qu'ils essayent de corriger le problème mais ce sont eux qui le créent ( les bulles et les crises ) et qui l'aggravent ( manipulation de la monnaie ).
François.
2 commentaires:
En temps normal, la croissance est propulsée par le pouvoir d'achat.Pas de pouvoir d'achat=pas de ventes.
Les Chinois s'en sont apercus, ils ont déréglementés juste assez pour permettre à leurs citoyens d'acheter leurs propres produits. Et maintenant, quelle ironie de l'histoire le plus gros pays capitaliste au monde emprunte du plus gros pays communiste au monde.
Concernant la masse monétaire, les banquiers vont faire comme il le faisaient avant la crise, ils vont retirer l'argent de la circulation et la détruire au fur et à mesure de la reprise économique pour en augmenter la valeur sinon on va être obligé de se promener avec une barouette pleines de dollars pour aller s'acheter un pain.
«En temps normal, la croissance est propulsée par le pouvoir d'achat.»
On parle ici de croissance économique et non de masse monétaire hein ?
Je ne pense pas qu'il y ait de rapport entre la croissance monétaire et la croissance économique, sauf lorsque la masse d'argent est gonflée artificiellement par un surplus d'argent.
La seule facon d'avoir une croissance économique réelle est d'augmenter la production. De fait plus et mieux avec moins.
L'argent n'est qu'un véhicule d'échange de biens, augmenter la quantité d'argent ne fait d'autre qu'en baisser sa valeur.
Les chinois ne sont pas riches parce qu'ils ont la possibilité de dépenser, ils sont riches parce qu'ils ont la capacité de produire.
A moins que je n'ai pas bien compris votre point de vue.
Concernant la masse monétaire, vous avec bien raison. Et c'est justement ce balancier anticipé de la valeur monétaire qui contribue à figer l'économie puisque plus personne n'est capable d'anticiper la valeur d'un dollar à court et moyen terme.
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