jeudi 14 mai 2009

Le port du voile islamique au Québec: quelqu'un peut m'expliquer ?

Grand débat de société semble-t-il ici au Québec à savoir si la fonction publique devrait permettre ou non le port du voile islamique à ceux qui le désirent.

Ce débat semble très important... Et si je résume les commentaires, celui-ci peut être réduit à la question suivante: la liberté ou l'égalité.

La liberté. La liberté étant que la façon que les gens s'habillent n'est pas l'affaire de la société. Que des gens affichent des symboles religieux ou des symboles idéologique, c'est la même chose et c'est de la liberté d'expression.
Évidemment, cette liberté doit est soumise au travail de la personne. C'est à dire que si quelqu'un porte un masque et que celui-ci l'empêche de réaliser son travail de façon satisfaisante, ceci est inacceptable. Mais ce n'est pas un débat de société mais plutôt un simple problème entre l'employeur et l'employé.

L'égalité. C'est ici mon problème. Les gens qui prônent l'interdiction du voile le font au nom de l'égalité. L'égalité de quoi ? Selon qui ?
Selon ces gens, comme la fonction publique est laïque, afficher un symbole religieux devrait être interdit.  Difficile à avaler.
La machine peut très bien être laïque tout en laissant la liberté à ses individus de s'afficher.

Certains commentaires vont dans le sens que puisque le port du voile est imposé à ces femmes, ceci n'est pas juste et devrait être interdit. Ou dit autrement: l'obligation de porter le voile est un atteinte à la liberté des femmes et devrait donc être bannis.

Sachez que vous avez raison de considérer qu'obliger quelqu'un à porter un voile contre son gré est condamnable. 
Mais vous ne pouvez régler ce problème en interdisant celui-ci dans la fonction publique. Ce n'est vraiment pas une bonne solution.
En interdisant le port du voile dans la fonction publique, tout ce que vous allez réussir à faire est d'empêcher ces femmes d'avoir ces emplois. 
Et la meilleure façon pour ces femmes de se libérer de l'emprise de leur mari est justement en ayant un emploi. Cet emploi leur offre une indépendance économique, un contact avec la société Québécoise, un autre point de vue. La suite logique est la déclaration d'indépendance personnelle sur sa vie. ( ou le port du voile si c'est son désir.. )

Vous ne pouvez régler le problème de ces femmes autrement qu'en leur donnant des façons d'acquérir l'indépendance et l'autonomie. Vous ne pouvez régler ces problèmes à leur place. Tout ce que vous pouvez faire est leur paver la voie au lieu de leur barrer le chemin...

Ceci dit, quelqu'un peut m'expliquer ce que j'ai pas compris ? Pourquoi ceci est un grand débat de société ?

François.

1 commentaire:

Tym_Machine a dit...

Ouff, grosse boite de Pandore ici.

Personellement, je suis contre le port du voile mais je ne vous ferai pas toute la litanie des raisons que l'on connait déjà depuis des années (symbole de soumission, affront à la laïcité, raisons de sécurité, etc).

Je dirais que comme vous, je suis un ardent défenseur de la liberté et fort souvent au mépris de ma propre sécurité et de mon propre moi-même (ouff, c'est un peu cinglé j'avoue).

Mais justement, dans la phrase: Pour ou contre le port du voile dans les institutions publiques, là où la majorité voient le bogue sur le mot "voile", mon principal bogue se trouve sur les mots "institutions publiques".

On ne se le cachera pas, mes allégeances pro-libertariennes me trahissant, l'état est un vecteur puissant dont il faut savoir redouter et se méfier.

Alors appelez cela de la paranoia si vous voulez, mais lorsque l'état accepte les symboles religieux tels que le voile au travail, il passe le puissant message de non-laïcité.

Et moi, les messages puissants de l'état, je n'en veux pas. Du moins j'en veux le moins possible.

Alors bogue mineur oui pour le voile. Gros méga bogue pour toutes les conneries de monopoles étatistes qui nous sont imposés de force au nom de toute sorte de pseudo-cause (justice sociale, écologisme, égalitarisme, communisme, socialisme and what not).