jeudi 24 septembre 2009

Démocratie et syndicalisation

Une porte ouverte aux tactiques antisyndicales
On assiste ces temps-ci à une offensive en règle de la part de ténors de droite pour forcer le vote obligatoire en matière d'accréditation syndicale. Il existe beaucoup de démagogie autour de ce débat. Surtout, les tenants de tels changements occultent systématiquement les effets pervers de cette pratique, effets qui sont pourtant bien documentés au Canada comme aux États-Unis.

Pourquoi les gouvernements provincial et fédéral ont-ils légiféré, chacun dans leur code du travail, pour permettre le choix d'un syndicat par signature de carte d'adhésion plutôt que par vote secret? La raison est simple : c'est pour éviter l'ingérence et l'intimidation des employeurs auprès des salarié-es.
Désolé Mme Charbonneau mais peut de gens vont avaler cela.
Tous le monde à vécu ou entendu des histoires sur comment vos membres sont si respectueux de la liberté des gens. Vous pouvez brandir l'épouvantail de l'intimidation des employeurs mais l'on sait tous que présentement, cette pratique est la votre.

Lors de la tenue d'un vote à scrutin secret, les moyens dont disposent les groupes opposés peuvent avoir un effet déterminant sur le résultat. Comment un syndicat en formation peut-il disposer de moyens aussi efficaces qu'un employeur ou qu'un groupe de salarié-es appuyé par celui-ci?
Oui, peut-être que la quantité d'argent est un facteur significatif. Mais j'aimerais penser que ce qui compte est le débat et non le nombre de pancartes et de Gros-Bras....
Et entre vous et moi, on sait bien qu'un petit coup de fil à la CSN et oups, l'argent est là...

Mais ce qui est désolant dans cette argumentation est que vous avouez ainsi que le processus est déloyal. Si je formule votre phrase différemment, ce que vous dites est: un vote secret enlèverait l'avantage au moins riche.

Les salarié-es qui militeront ouvertement en faveur de l'accréditation lors de la campagne précédant le vote s'exposeront au pire, surtout en cas de résultat négatif. En effet, ils seront identifiés par l'employeur comme des trouble-fêtes et risqueront des représailles, et ce, en l'absence de toute la protection que procure généralement la présence d'un syndicat et d'une convention collective.
Surtout en cas de résultat négatif me dites-vous ?
Mais en quoi cette situation est elle différence de l'accréditation par carte ?
Si l'accréditation ne passe pas, la situation est exactement la même pour ces gens. Ils seront vus par l'employeur comme les investigateurs d'une façon ou d'une autre.

Dans le cas d'un vote positif ( comme une majorité d'adhésion ), c'est réglé et le syndicat est là.

Est-ce que vous essayeriez de nous faire peur Mme Charbonneau ?

Démystifions la légende urbaine voulant que le vote à scrutin secret soit un rempart contre l'intimidation que les travailleurs pourraient subir de la part d'organisateur syndical au moment de la signature de leur carte d'adhésion.
Ainsi, il faut savoir que lors de la vérification du caractère représentatif, l'agent des relations du travail vérifie les formules d'adhésion et enquête sur leur conformité.
Si l'agent découvre des irrégularités quant au caractère libre et volontaire de certaines adhésions, il l'indiquera dans son rapport et le commissaire chargé du dossier pourra, en vertu du Code du travail, ordonner la tenue d'un scrutin secret. À notre avis, ce processus de vérification est un gage clair du respect de la volonté des travailleuses et des travailleurs.
Héhé... Légende urbaine ? Vraiment ?
En quoi de l'intimidation sera détectable dans les formules d'adhésion ?
On ne parle pas de fraude dans la paperasse ici. On parle des ces deux gros gars qui sont passés tantôt pour bien expliquer à cet employé qu'ils savent très bien que celui-ci n'a pas encore pris sa carte d'adhésion et que ceci n'est pas nécessairement bon pour son avenir...
Sa carte, une fois signé suite à la menace, sera totalement «clean»...

Notons que le processus par carte d'adhésion est bien plus démocratique, à notre avis, car il nécessite l'obtention de la majorité absolue des salarié-es, alors que le scrutin secret se contente d'une majorité des salarié-es se prévalant de leur droit de vote.
Ok, le terme «démocratie» veut dire: la possibilité de s'exprimer.
Vous voulez jouer cette carte, et bien je vous dirais que le vote est plus démocratique.
Dans un vote, vous avez 3 choix: pour, contre et abstention.
Dans l'adhésion avec une carte, il n'y a que 2 choix: oui ou non.

Forcer celui qui n'a aucunement d'opinion à choisir est difficilement qualifiable de plus démocratique que de l'ignorer s'il ne se prononce pas...

88% des employeurs ont posé des gestes visant à restreindre l'accès du syndicat aux employés;
? Difficile à croire que ce chiffre n'est pas 100% mais bon...

La première question ici est: qu'est-ce que veux dire restreindre l'accès du syndicat ?
Est-ce par exemple de mettre dehors ces deux gros bras mentionnés plus tôt car ceux-ci se promènent dans une entreprise où ils ne sont même pas employés ?
Faudrait préciser...

68% d'entre eux s'étaient adressés directement aux travailleurs pour contrer la campagne de syndicalisation
Juste 68% ?
S'adresser aux employés pour expliquer l'autre coté de la médaille, c'est juste normal et fair pour une entreprise...
N'essayez pas de faire passer cela pour négatif....

32% d'entre eux avaient entraîné leurs cadres pour qu'ils puissent réagir à une campagne d'accréditation
C'est évidemment juste le gros bon sens....

C'est comme si vous essayeriez de renier à l'employeur de faire valoir son opinion dans ce qui devrait être un débat...

La baisse du taux de syndicalisation au Canada, au cours des dernières années, est en lien direct avec l'adoption de procédures de vote obligatoire par les provinces. Susan Johnson, dans une étude pancanadienne effectuée en 2002, indique que l'adoption de telles procédures réduit en moyenne de neuf points de pourcentage le taux de réussite d'une campagne de syndicalisation.

Et si le fait de voter librement, de façon anonyme permettait au gens d'exprimer leur vrai opinion ?


Essayez de détourner la réalité comme vous voulez mais il n'en restera pas moins que la meilleure façon de s'exprimer est par un vote anonyme. Peu de gens seront contre cette idée.

Vous mettez l'intimidation des employeurs comme un danger en sachant très bien que le système actuel vous donne le monopole de l'intimidation.
Vous collez l'étiquette de «pratique déloyale» à l'employeur qui exprime son point de vue dans le débat, comme si celui-ci n'était pas pertinent... Comme si s'exprimer était une pratique déloyale ?

Démagogie nous dites-vous ?
Miroir, qui est la plus belle ?

François.

2 commentaires:

Le droitier fou a dit...

il n'est pas question de restreindre l'accréditation syndicale, mais de rendre ça plus démocratique. Moi je pense qu'une accrédidation syndicale obtenu lors d'un vote secret en présence d'un représentant du ministère du travail éviterait tout pression de part et d'autre. Parce que des gros bras il y en a des deux bords.

Gilles Laplante a dit...

Lors de la tentative de syndiquer le WalMart de Jonquière des employés se sont même plains que les gros bras se sont présenté à leur domicile pour leur indiquer qu'ils savaient où ils habitaient. C'est beau la démocratie syndicale. J'espère qu'il n'y a plus beaucoup de gens qui embarquent dans ce genre de délire.