lundi 21 septembre 2009

L'euthanasie n'est pas une solution sociale...

En fait le vrai titre du texte qui nous intéresse est plutôt :
L'euthanasie n'est pas une solution humaine
Mais comme on le verra dans le texte, on ne considère pas les valeurs humaines mais bien des valeurs sociales pour renier cette solution.

Faire mourir le patient n'est pas une solution humaine pour soulager les situations dramatiques de douleur ou de souffrance terminales: le médecin a toujours le devoir et le pouvoir de faire mourir la douleur, et non pas de faire mourir le patient.
Notez ici que le texte parle de l'euthanasie pour soulager quelqu'un en phase terminale ou quelqu'un que la vie est totalement insupportable ( et dont la médecine est impuissante: qu'elle l'avoue ou non ).
On ne parle pas d'installer des distributrices de capsules de cyanures à 5$ dans les écoles et les centre d'achats.
Cette nuance est importante à retenir.

La liberté et l'autonomie de la personne s'arrêtent là où elles empiètent sur celles des autres membres de la société. Une modification de nos lois pour satisfaire la demande d'un tout petit nombre d'individus dans la société mettra en péril la vie d'un beaucoup plus grand nombre, qui n'étaient pas visés. L'expérience des quelques pays qui se sont aventurés dans cette voie démontre que les pratiques deviennent ingérables malgré la mise en place de contrôles et de balises : les protocoles ne sont pas respectés, les consentements non obtenus, les pressions des familles fortes et difficiles à gérer. Des personnes qui ne le demandaient pas sont mises à mort. Survient un glissement.

Dès qu'on accepte de faire mourir les patients dans un état terminal et qui le demandent, on devient confronté à la demande des personnes avec des handicaps et des atteintes chroniques qui les minent, puis à celle des patients avec des atteintes psychologiques.

Bien que le suicide soit parfois revendiqué comme une liberté, il demeure avant tout un drame personnel fondamentalement contraire à la nature humaine et un échec de la société. Le suicide n'est jamais sans retentissement sur les autres personnes et sur toute la société. La réponse face à la personne qui veut se suicider a toujours été qu'on lui vienne en aide: elle doit le demeurer.

Remarquez comment le texte brouille la différence entre le «suicide du déprimé» et l'euthanasie du condamné en souffrance.
L'argument du gars qui change d'idée et demande le suicide pour avoir plutôt de l'aide n'en est certainement pas un ici.

L'argument d'aider la personne face au suicide ne tient pas non plus: l'aide, il l'a sûrement demandé avant d'envisager l'euthanasie ! C'est face au néant de solution que cette personne envisage le suicide.

On nous dit qu'en acceptant ce cas particulier, on risquerais de devoir en accepter plein d'autres...
Soit. Mais en quoi ceci permet d'éliminer moralement ce cas-ci ?
L'argument du «si je te dis oui à toi il faudra que je dises oui à plein d'autres» n'a jamais été un argument bien convainquant...
Et ici, on ne parle pas de petits caprices mais de tout autre chose...

On nous dit qu'en acceptant ce cas particulier, le système risque de perdre le contrôle et même que des gens qui ne voulaient pas mourir seront tués...
Très peu convainquant comme argument. Le gouvernement à mis les pieds dans bien des choses de nos vie où il a perdu le contrôle et s'en est toujours lavé les mains...
L'épouvantail des meurtres est difficile à accepter.
Et surtout, comment est-ce possible de moralement mettre ces arguments au devant de la souffrance de ces gens ? «Excuse-moi mais tu dois souffrir car sinon je pourrais avoir des problèmes dans l'avenir avec le concept»...
Comment est-ce possible d'ignorer la souffrance de ces gens au nom de ces arguments ?

La liberté et l'autonomie de la personne s'arrêtent là où elles empiètent sur celles des autres membres de la société.
On nous parle de liberté.
Le texte explique que la liberté de mourir s'arrête à la liberté des autres. Que la souffrance que l'entourage devra endurer suite à la mort de ces gens est aussi importante que la souffrance de ces condamnés.
Cibol ! C'est une joke hein ?
Que dire du fait que souvent ce sont les proches de ces gens qui les aident à se suicider ?
Que dire du soulagement que la grande majorité des proches doit vivre lorsque ces personnes sont enfin libérées de leurs souffrances ?
Encore, on ne parle pas de l'ado qui se suicide sur un coup de tête ici. C'est pas pareil !
On parle de compassion face à l'invivable...


Bien que le suicide soit parfois revendiqué comme une liberté, il demeure avant tout un drame personnel fondamentalement contraire à la nature humaine et un échec de la société. Le suicide n'est jamais sans retentissement sur les autres personnes et sur toute la société.
C'est plutôt insultant comme argument.
C'est de dire à ces gens: votre souffrance est nécessaire car autrement elle causerait de la peine à d'autres personnes et elle serait un échec de la société.

Un échec de la société ? Peut-être qu'il est possible de le voir ainsi pour un suicide normal mais dans le cas d'une euthanasie face à une douleur inhumaine et une mort certaine, c'est plutôt un échec de la médecine.
L'échec à mon avis est de refuser à ces gens le droit de choisir le point où trop c'est trop dans un avenir néant.

En quoi une personne en phase terminale à comme valeur la conscience de la société face à la douleur et le vide qu'elle ressent. En quoi est-il moral de dire à une telle personne: tu dois souffrir encore un peu, c'est pour le bien de la société et de ceux qui restent...

Qu'une centaine de médecins mettent la conscience morale de la société au devant de ce que vivent ces gens me dépasse.
Au point même que je n'y crois pas.

Pour moi, les arguments avancés ici contre l'euthanasie sont injustifiable et faux.
La question qui reste alors est: quelle est la vraie raison qu'ont ces médecins pour s'opposer à l'euthanasie ?
- Est-ce que parce qu'ils ne veulent pas avouer que la médecine à ces limites ?
- Est-ce parce qu'il est inacceptable pour un médecin de faire un tel acte ? Dans un quel cas il serait important de confronter ses valeurs avec celle de son patient...
- Est-ce vraiment pour les raisons exprimées dans le texte ? Ce qui m'oblige à dire: je ne comprends pas !
- Est-ce simplement par manque de couilles ?

Y a-t-il un médecin dans la salle pour m'expliquer ?

Pour terminer, la réponse que je m'attendrais de la médecine est quelque chose du genre: pour ces cas, la médecine est impuissante. Le médecin peut arrêter les souffrances de ces gens avec l'euthanasie mais c'est à la société de décider ou non de la moralité de ce geste, pas à la médecine.

Et dans un tel cas, il me semble que la meilleure réponse serait: face à cette situation sans solution acceptable pour le «condamnée», la société devrait pour une fois lui laisser le bénéfice du doute et lui «remettre» le droit à son corps et à sa vie.
Même ceux qui ne sont pas d'accord avec le principe qu'un humain devrait avoir tous les droits sur sa valeur première: sa vie. Même ceux-ci devraient opter pour cette valeur dans une telle situation si cruelle et sans issue.

François.

1 commentaire:

rhuy a dit...

Cet été, j'ai accompagné à Bern une dame dont la santé se dégradait depuis plusieurs mois, qui se paralysait, non pas en "phase terminale" mais à la limite de ce que la Suisse accepte à savoir pouvoir boire elle-même le penthotal.
Son unique fils l'a accompagnée tendrement ainsi que nous les accompagnants .
" C'est le plus beau cadeau que l'on m'ait fait" a-t-elle dit avec un large sourire en prenant le verre tendu !
Quels sont les plus "humains" dans ces situations extrêmes ...
A noter que l' association Suisse précise dans ses statuts "qu'elle est politiquement neutre et repose sur des principes chrétiens !!! "