dimanche 22 mars 2009

L'abondance de l'eau un mythe ?

Un texte de M. François Cardinal dans la Presse nous présente un entrevu fait avec des gens de Nature-Quebec au sujet de l'eau: L'abondance de l'eau est un mythe

Il est pour moi évident que ce que vous appelez le mythe de l'abondance de l'eau n'a qu'une seule et unique source: le fait que l'eau est gratuite.

Oui, certainement que ce n'est pas vrai, qu'éventuellement, je fini par en payer une part à travers mes impôts et mes taxes mais jamais n'en voit-on le coût réel.
Cette gratuité apparente fait que la quantité n'a aucune importance.

Pourtant, si on regarde le pétrole par exemple, quand la ressource est plus rare, le prix augmente et les gens font plus attention à leur utilisation. En quoi l'eau ce doit d'être différente ?

Que vous reste-t-il pour contrôler l'utilisation de l'eau, ayant perdu la seule et unique façon raisonnable de faire ceci ?  
Les choix qu'ils vous reste sont: l'appel au devoir moral, l'utilisation de la peur et des lois imposant des maximums ( ce qui est appelé un programme de gestion de l'eau ).

Le devoir moral:
En raison de leur insouciance et de la précarité de la ressource
Le Saint-Laurent n'est pas qu'un obstacle au retour à la maison, vous savez...
Les Québécois gèrent ce qui est, selon plusieurs, le plus grand bassin d'eau douce au monde. Ils ont donc la responsabilité de s'intéresser à l'eau en tant que gestionnaires de ce patrimoine mondial
.
Il importe donc de faire nos devoirs tout de suite, de conserver la ressource le plus possible pour ne pas avoir une image de gaspilleurs.


La peur: 
Il faut se rappeler que Montréal a passé à un cheveu de manquer d'eau lors de certaines périodes de canicule, en 1999 et en 2003 si je ne m'abuse. La prise d'eau n'étant pas assez inondée, il y a eu des vibrations extrêmes, et le tout a presque flanché. On a frôlé la catastrophe.

La loi:
 Les instances politiques auront un jour des choix à faire concernant la répartition de l'eau. 
 On a besoin d'un plus grand financement, d'un engagement officiel à ne pas exporter d'eau, bref d'une politique nationale de l'eau. 

Vous faites appel à la raison mais je vous assure que la raison basée sur ces trois valeurs ne fait pas long feu. Vous ne réglerez jamais le problème de l'eau de cette façon.

Le devoir moral que vous demandez ici aux gens est très volatil. Oui, 99% des gens se diront très concernés et d'accord avec vous lorsqu'interpelés sur le sujet. Mais le lendemain, les gens normaux ont d'autres valeurs que de s'informer continuellement de l'état de l'eau, ils passent à autre chose. (Surtout que cette méthode est abondamment utilisée et qu'on en vient à ne plus savoir où sont nos valeurs morales dans tout ceci puisque celle-ci nous sont «imposées» )
Ce qui vous oblige à continuellement matraquer votre message dans la population, ce qui est un gaspillage de ressource et une source d'écoeurement général.

La peur aussi n'est pas une bonne stratégie à long terme. Évidemment, comme vous devez là aussi continuellement faire peur au gens car ceux-ci ont bien d'autre soucis ( peurs ? ) dans la vie, vous en venez à dire des idioties, à inventer des peurs, question de ne pas avoir l'air de trop se répéter et d'attirer d'avantage l'attention.
La aussi, il y a une limite. A force de se faire crier au loup sans vraiment voir de loup, plus personne ne vous croira tôt au tard.

Les lois. Vous pensez vraiment régler le problème de l'eau en faisant appel aux gouvernements ?
Celui-ci est un outil à deux tranchants. 
A regarder comment ceux-ci gèrent le système de distribution d'eau, comment ceux-ci gèrent les infrastructures, il est facile d'imaginer comment sera géré votre «politique de l'eau».
Comparez ceci avec le réseau de distribution d'électricité, de gaz et du câble et il est facile de comprendre que ceux-ci ne sont pas les meilleurs alliés de votre cause.

Est-ce que le gouvernement est capable de réglementer l'utilisation de l'eau ? Non !, pas sans avoir recourt à des compteurs d'eau et une peste de règlements plus idiots les uns que les autres pour valider ensuite la moralité de la quantité d'eau utilisée par une famille et une entreprise.
A la limite, on en viendrais à un formulaire détaillant le nombre de personnes dans la maison, les raisons spéciales d'utilisation d'eau, etc,etc. Tout ceci est une perte de temps ( pour rester poli ).


La seule façon de bien gérer l'utilisation de l'eau est d'en faire payer le vrai coût. 
Le vrai coût comprend l'eau, sa purification, sa distribution, sa récupération et son épuration et un coût environnemental s'il le faut vraiment.
En cette ère technologique, il serait même possible d'offrir un forfait «coût réel»: un peu comme la bi-énergie d'hydro, vous pourriez avoir le choix de payer le coût réel journalier de votre eau. 
Vous pouvez alors être certain que les arrosages de pelouses serait bien moins abusifs en temps de sécheresse: lorsque la lumière rouge est allumée...

Quelle est la peur de payer le coût réel de l'eau ? De privatiser tout le réseau de l'eau ?
Les gens qui ont cette ressource à coeur devraient au contraire être d'accord avec ce principe de payer le coût que ça coûte réellement.
Vous me dites que par exemple privatiser l'eau serait d'ouvrir la porte à la spéculation, à la vente d'eau pour du profit, au marchandage de l'eau.

Comme si l'eau était gratuite !
Comme si être à la merci d'un gouvernement est une meilleure alternative que d'être à la merci d'entreprises désirant vendre de l'eau moyennant un profit.
Comme si le profit de ces compagnies était immoral mais qu'en même temps, le fait de demander à Hydro par exemple de retourner des profits au gouvernements n'était pas la même chose.

Comme si payer pour une ressource et le service d'acheminer celle-ci jusque dans ma maison était immoral.  Coté moral, vous avez des valeurs bien bizarres.
Comme si l'eau était différente, dans un catégorie à part. 
Comme si les problèmes actuels de l'eau n'étaient justement pas à cause que nous avons traités cette ressource différemment des autres.

François.

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