mardi 15 septembre 2009

Sauver le monde par l'altruisme ?


Sauver le monde par l'altruisme

«Ce qu'il faudrait à la société d'aujourd'hui, c'est plus de compassion», affirme Matthieu Ricard. Personne ne contredira le grand sage. Mais comment y arriver ?

«En ces temps de crise financière, l'altruisme est le seul facteur qui permettrait de concilier trois échelles de temps que l'égoïsme rend presque incompatibles : l'économie à court terme, la qualité et la satisfaction de vie des gens à moyen terme et le long terme, qui concerne les générations futures, l'environnement, etc.»

«Si on a plus de considération pour les autres, on ne va pas tenter de bafouer leurs intérêts à la première occasion, on va créer des conditions de vie et de travail agréables et on va chercher des solutions pour faire le moins de tort possible aux générations futures»

Personne ne contredira le grand sage ? Vraiment ?
Je me permets...

La logique ici est la suivante: si on se souciait plus des autres, l'économie, le bonheur personnel et l'environnement s'en porteraient mieux.

Mais ceci est si naïf.
Un monde où tout le monde est parfait, où tout le monde partage sans compter implique aussi un monde où tout le monde fait sa part attendue.

L'histoire nous dit que l'humain est incapable d'accepter bien longtemps que d'autres vivent à ses dépends sans faire leur part du «contrat».
Les communes hippies de années '70 et '80 sont un bel exemple de ce rêve impossible.
Tôt ou tard, les tensions créés par les injustices répétées éclatent.
Tot ou tard, ce que vous faites «pour les autres» entre en conflit avec vos valeurs, tot ou tard, ce que les autres font pour vous ne vous satisfait pas et vous vous sentez comme le morron de la place.
La commune éclate alors dans la discorde intense. ( comme les attentes étaient grandes, les déceptions l'étaient aussi ).


Ce que l'altruisme vous demande est de fermer les yeux et de continuer à accepter ces injustices, cet affront à vos valeurs... au nom du bonheur des autres.
Mais qu'en est-il du votre, de votre bonheur dans un tel monde ?

Ce que nous dit ce mec est que si au moins plus de monde étaient altruistes, le monde serait moins pire. Cela est bien loin d'être certain.
L'apétit des sangsue de notre société est grand.
L'altruiste devient rapidement l'exploité.
Un tel idéal ne fonctionnerais que si tout le monde a un code moral identique, ce qui est l'utopie du concept. Regardez les politiciens, les prisons, les gens...

Ce que demande l'altruisme est de se donner ( en pâture ? ) à l'autre sans jugement, et sans réflexion: simplement pour le bien de la cause.
Mais l'altruisme pur et dur mentionné dans le texte nous dit que moins le geste a de valeur, plus celui-ci est moral !
En d'autres mots, donner un cadeau à votre blonde parce que vous l'aimez est moralement moins bon que d'en donner un à la voisine ( que vous détestez peut-être ) parce que justement vous n'avez aucun intérêt à le faire...
( ps: n'essayez pas cela à la maison, ceux qui pratiquent cela sont des professionnels ayant plusieurs années d'expérience comme le mentionne le texte... et parlez-en avec votre blonde avant de tenter l'expérience !... )

Vivre ainsi est la meilleure façon de devenir zombie en quelques années !

Mais attendez ! L'altruisme pur a été prouvé scientifiquement et est donc... ( «bon» est le sous-entendu dans le texte, mais je vous dirais plutôt: simplement existant.... ).
Pourtant, plusieurs études récentes en neurosciences ont démontré que l'altruisme pur existe. L'une d'elles a été réalisée en 2007 par l'Université de l'Oregon et publiée dans le magazine Science. On a observé le cerveau de 19 étudiantes à qui on offrait 100 $ qu'elles pouvaient soit garder pour elles, soit transférer à une banque alimentaire. Parfois, l'ordinateur ne leur laissait pas le choix et « taxait « le compte des sujets pour le verser automatiquement à l'organisme caritatif. Chez certaines étudiantes, les centres du plaisir du cerveau s'allumaient davantage lorsque l'argent allait dans le compte de la banque alimentaire plutôt que dans leur propre compte.
Quelle foutaise que ceci.
Évidemment que l'altruisme pur existe !
Et les neurosciences ne servent pas à prouver l'existence et encore moins la validité d'une philosophie.
Tout ce que réussi à prouver cette étude est que tel un détecteur de mensonge, certaines gens ne mentent pas en nous disant qu'ils sont heureux de «perdre de l'argent»...
( Dans un certain contexte que j'aimerais ajouter... )

Et les neurosciences ont prouvé son efficacité.
Cette référence à la science ne sert qu'à mettre un masque scientifique à l'altruisme pour lui donner plus de crédibilité. Les neurosciences n'ont que prouvés son existence...

Le fait que la Madame soit heureuse de se faire prendre son argent, preuve de scan neurologique à l'appuie ne change en rien le fait que pour vous, le bonheur est sans doute tout autre.
Tout le monde sait que le bonheur est partout et nul part.

Jamais au grand jamais l'étude physique du cerveau ne réussira à valider des valeurs philosophiques ! C'est impossible.

Le cerveau c'est l'outil pour penser.
Une calculatrice est l'outil pour calculer, une calculatrice ne prouvera jamais un théorème.
Un scan ne prouvera jamais un philosophie.

Si vous voulez faire la promotion de l'altruisme, soit. Mais vous devez le faire sur une base philosophique. Vous ne pouvez vous cacher derrière la science pour justifier une philosophie.
Cette façon de faire est on ne peut plus malhonnête: une philosophie ne peut être justifié que sur une base philosophique....

François.

1 commentaire:

Tym_Machine a dit...

Les premiers à crier au "partage" des ressources sont souvent les plus gratteux et les plus égoïstes eux même en plus de souvent être incapable de se gérer adéquatement.

C'est toujours plus facile d'être "généreux" et "altruiste" avec l'argent des autres. Beaucoup moins facile quand c'est le nôtre. Alors ces soi-disants altruistes tirent de toute leur force la couverte sur les politiciens socialistes au bon gouvernement toujours "willing to give in" à l'image d'une vieille prostituée cheap.