Où se cache ce fameux bonheur, quête de tant de gens dans leur vie, cause de tellement de malheurs pour ceux qui ne le trouvent pas.
Cette question bien importante me dérange vraiment car bien peu de gens y ont répondus de façon satisfaisante. On dirais que plus personne n'ose poser la question car ils savent que la réponse sera non-pertinente.
Et bien, en toute prétention, je vous propose une de ces réponses:
( A vous d'en juger la pertinence )
En faisant une synthèse rapide des opinions des gens, on peut isoler quelques endroits où serait caché ce bonheur:
- Le Bonheur est dans l'argent, la richesse.
Le bonheur et l'argent sont pratiquement indissociables dans l'histoire de l'humanité.
Une grande majorité de gens identifient la richesse ( l'aisance, etc ) au bonheur.
Mais d'autres par contre, mettent en garde que cet argent ne fait justement pas le bonheur.
Certains vont même jusqu'à affirmer que le bonheur est dans le manque d'argent, dans la privation ( volontaire ou non ).
Que peut-on en tirer de ceci ?
Il y a des gens riches et heureux, riches et malheureux. Pauvres et heureux, pauvres et malheureux.
Comment faire pour discerner le vrai du faux ici ?
Devrions-nous faire des statistiques comme beaucoup l'on fait pour tirer des grandes lignes sur la question ? De tirer une conclusion telle: le bonheur est dans l'argent car 51% des gens le pensent ?
J'en doute fortement.
D'ailleurs, notre société est beaucoup plus riche qu'avant mais le bonheur ( ou la perception du bonheur ) est plutôt stable depuis longtemps.
La conclusion logique à tirer ici est: le bonheur et l'argent n'ont vraiment pas de lien direct.
Ni dans un sens, ni dans l'autre. S'il existe un lien, celui-ci est particulier à chaque individu.
- Le bonheur est dans la compassion, l'altruisme, l'autre.
Les variantes sont multiples de ce concept mais vous connaissez la chanson. C'est celle chantée par pratiquement toutes les religions de l'histoire du monde.
Donnez à l'autre et vous serez heureux. Plus vous donnez, et plus ceci l'est fait aveuglément, plus vous serez heureux.
Abandonnez-vous à l'autre...
Notre civilisation est tellement bâtit sur ce concept que tout le monde veux y croire.
Mais je suis bien certain que très peu de gens y croient réellement.
Honnêtement, si vous regarder dans votre passé, oserez vous me dire que les moments de «vrai bonheur» de votre vie étaient surtout des situations où vous avez donnés à quelqu'un d'autre aveuglément quelque chose qui était une valeur pour vous ?
(La réponse sera encore: oui pour certains mais pour la grande majorité d'entre nous, c'est ... heu... non... si vous êtes honnêtes avec vous même...)
- Le bonheur est dans les petits plaisirs
C'est le dada de notre époque.
Faute de savoir où chercher le bonheur, on associe plaisir à bonheur.
Ce qui donne une société où l'on recherche continuellement le plaisir, où la valeur principale est de s'amuser... Où chaque petit caprice est acceptable car celui-ci procure... le bonheur.
Mais cette recherche de petits bonheurs a un très grand désavantage: elle mène à de grands vides.
Ces plaisirs, telle une drogue sont sujets à une certaine accoutumance. Il faut toujours chercher plus pour être heureux. «Plus de plaisir»..., vite...
Ces petits plaisirs que l'on se payent nous rendent qu'un petit bonheur, éphémère.
Et tôt ou tard, la réalité l'emporte et le vide, le gouffre est alors très grand devant nous.
Cette conception du bonheur mène à une vie très acrobatique du coté émotionnel...
- Le bonheur n'existe pas.
Ici, c'est le dada du dernier espoir ainsi que celui de plusieurs philosophes.
Plus de monde que vous croyez pensent ( essayent de se convaincre en nous le faisant croire ) que le bonheur n'est qu'une illusion. Que rechercher celui-ci est une quête illusoire.
Pourtant, tout le monde sait que ce n'est pas vrai. Tout le monde a goûté au bonheur dans sa vie !
La preuve que je vous donne est que vous le cherchez...
Le bonheur est tellement abstrait qu'il est impossible de l'inventer: lorsqu'on le cherche, on sait ce que l'on cherche comme sentiment. On l'a donc déjà vécu.
De dire que celui-ci n'existe pas est de se mentir.
- Ne cherchez pas, c'est lui qui vous trouvera si vous êtes chanceux.
Ici encore, il est bien difficile d'accepter cette théorie.
C'est que beaucoup de gens le trouvent, en fait le créent de toute pièce.
Cette affirmation est bien plus une rationalisation permettant de se déculpabiliser d'abandonner qu'une réalité.
Pour ce qui est de la philosophie, et bien, c'est cette science qui aurait dû être à l'avant dans notre société. C'est elle qui devrait nous montrer le chemin. Le chemin du bonheur. Le chemin des valeurs.
Et bien que fait-elle ?
Elle s'est perdue quelque part dans le bois et continue à débattre avec elle même à savoir si Dieu peut exister réellement ou encore à savoir si un l'arbre qui tombe fait du bruit même si un philosophe n'est pas présent pour l'entendre tomber...
Cette science dans l'état où elle est a perdue tout contact avec la réalité et toute raison d'exister.
Regardez comment dans notre monde, si nous avons besoin d'une analyse de comportement humain, les médias font appels à des psychologues ou encore à des experts en éthiques. Ce sont ces gens qui ont pris la relève parce que nos philosophes sont considérés comme des fuckés déconnectés de tout contact avec le monde réel... Donc inutiles à part comme professeur de philo...
Et le pire est que ce que nous avons le plus besoin présentement dans notre société est justement d'une philosophie de vie.
La philosophie est sans doute ce qu'il y a de plus important pour l'être humain.
La philosophie est cette «science» qui devrait démontrer aux autres gens comment nous pensons, comment nous vivons. Celle-ci devrait nous guider dans la vie, comme le fait la religion pour certains, nous guider pour se batir des valeurs.
(En fait, la religion est une forme de philosophie primitive. Comme c'est la seule mise de l'avant, c'est beaucoup pour cette raison que plusieurs l'adoptent encore à notre époque ).
La philosophie devrait nous aider à prendre des décisions dans la vie, à bâtir un système de valeur, elle devrait nous expliquer pourquoi nous valeurs sont ce que nous avons de plus important.
Mais aucun philosophe n'est la pour nous guider...
Faute de philosophes, on va se débrouiller seul...
Revenons au bonheur.
Le bonheur, personne ne va contredire cela, c'est un sentiment. C'est un état d'âme dans lequel notre cerveau nous «place» et ce, sans contrôle direct de notre part.
C'est la même chose pour la tristesse, la haine, la jalousie, etc, etc...
Ce que fait notre cerveau est simplement d'analyser de façon instantanée la situation ( ie: la réalité ? ) par rapport à nos valeurs.
Cette analyse est automatique et sans contrôle. C'est à dire que si votre cerveau «décide» que vous êtes triste, vous serez triste. Vous ne pouvez décider d'être triste par le fait seul de la volonté, pour ressentir de la tristesse, vous devez soumettre des souvenirs «tristes» à celui-ci qui vous répond par ce sentiment.
Cette mécanique du cerveau est comme un ordinateur. Elle analyse les faits selon nos valeurs pré-enrégistrées. Une perte de quelque chose ayant de la valeur donne de la tristesse.
L'atteinte d'une valeur donne le bonheur. Une situation inconnue provoque la peur, etc.
Ce qui nous permet d'affirmer simplement que le bonheur est une évaluation automatique en temps réel faite par notre cerveau de la réalité ( de la situation ) face à nos valeurs profondes.
Donc ?
Donc le bonheur se trouve dans nos valeurs....
Dans l'accomplissement de nos valeurs.
Ceci explique simplement pourquoi tout le monde voit le bonheur un peu partout: nous avons tous des valeurs différentes.
Ceci permet aussi d'affirmer ceci: si vous cherchez le bonheur ( qui ne le fait pas ? ) regardez vos valeurs...
Je répète: les valeurs, c'est ce qui compte...
Mais qu'est-ce que les valeurs ?
Une valeur est une abstraction ou une chose physique pour laquelle nous accordons beaucoup d'importance. Autrement dit, c'est n'importe quoi, mais n'importe quoi que l'on crois, qui a de l'importance pour nous.
Les valeurs dans notre tête sont assemblées et les une sur les autres. En association et en contradiction. Par exemple, prenons les valeurs suivantes: «je veux être riche, je respecte l'autre, voler est mal, je ne veux pas aller en prison».
Cet ensemble de valeurs a de bien bonne chances que face à la richesse de l'autre, nous contiendrons l'envie.
Mais si le système de valeur de quelqu'un n'a pas «je respecte l'autre, je ne veux pas aller en prison» comme valeur pour balancer adéquatement «je veux être riche», cet individu est beaucoup plus susceptible de voler son prochain....
C'est cet ensemble de valeurs que l'on nomme «système de valeurs».
Le bonheur....
Le bonheur est l'accomplissement d'une de nos valeurs.
Plus la valeur en est une de base, plus le sentiment est fort.
Se faire gratter dans le dos, c'est le bonheur mais celui-ci est faible et éphémère.
L'accomplissement ( ou la progression vers l'accomplissement ) d'un ensemble de valeurs fortes de base est source de grand bonheur, un sentiment intense est gratifiant.
Regardez comment vous vous sentez au retour d'une journée de travail pour laquelle vous avez réalisé quelque chose de significatif, de pertinent. C'est un certain bonheur: la légèreté du: «sa va bien»...
Le bonheur a horreur de l'inertie.
Pour être heureux, il faut toujours progresser. Progresser où me direz-vous ? Facile, dans la réalisation d'autres valeurs, plus grandes.
Le bonheur a horreur du manque de valeur.
Donc l'accomplissement d'une valeur «ultime» sans valeurs subséquentes est un gage de sentiment de vide....
Par exemple, ceux qui associent bonheur à richesse et n'ont pas de valeurs subséquentes à réaliser avec cette richesse sont ceux qui confirment l'affirmation: l'argent ne fait pas le bonheur.
Car effectivement, l'argent sans valeurs, c'est le vide...
On connaît tous le vide ( parfois petit, parfois grand ) qui suit la réalisation d'un très grand projet pour lequel on avait misé gros ( en terme de valeurs évidemment ). A la réalisation, c'est le bonheur..., mais fautes de valeurs subséquentes, on fait face à un certain vide...
Cette fille qui vous était gage de bonheur total, une fois que la «conquête» est réalisée, sans valeurs partagées ensemble vous semblera bien terne... Est-ce vraiment elle le problème ?
Comment trouver le bonheur ?
Maintenant que l'on sait ce qu'est le bonheur. La question reste entière: comment le trouver ?
Évidemment que cette question est incorrecte car elle devrait plutôt être: comment le créer ?
La réponse est: en ayant un système de valeur solide et réalisable qui inclue le long terme.
Comment se créer un tel système de valeurs ? C'est là que ça se complique!
Il n'y a pas de recette miracle. Pas de réponse toute prête.
C'est que c'est dans votre tête que cela se passe....
Une bonne piste pour y arriver combine: le raisonnement, l'introspection et le scepticisme (entre autre ).
En d'autre mot: il faut faire l'effort de raisonner.... toujours...
Toujours se poser des questions tel: pourquoi je n'aime pas ceci, pourquoi cet opinion me fâche, quelle valeur est-ce que j'accorde réellement à ceci, est-ce plus que ceci ? Qu'est-ce que j'aimerais mieux à la place ? Suis-je vraiment honnête avec moi même ?
Cette valeur entre en contradiction avec telle autre valeur, comment vais-je faire pour résoudre cette contradiction ?
Ceci semble vrai... l'est-ce vraiment ? Comment puis-je en être plus certain que juste une impression.... ? etc, etc, etc, etc et etc....
Cet exercice est difficile à faire. Mais ce qui est encourageant est qu'à force de se forcer à raisonner ainsi, cela en devient un mécanisme.
Il s'ensuit alors un point où le bonheur n'est plus affamé et n'est donc plus un but en soit, il n'est plus une valeur ultime.
C'est à ce moment que vous avez atteint «le bonheur». (...)
A ce moment, les rôles sont inversés, le bonheur, n'étant plus un but, ne sert que de métrique ( comme bien d'autres ) pour nous aider à remettre en question et renforcir nos valeurs.
De but ultime, il devient un simple «indicateur de vie». Il devient un guide...
Bonne quête...
François.