M. Jeff Rubin nous annonce dans une entrevue avec François Cardinal de la Presse que la fin du monde est proche et qu'il en est heureux.
Tel la chanson de REM: «It's the end of the world as we know it, and I fell fine».
Ce qui ressort de cet entrevue est la haine que porte M. Rubin à la société moderne.
Voici l'entrevue: La fin du monde (tel qu'on le connaît) est proche
S'en suivra alors une série de changements dans la société qui lui imposera un retour aux années '60 ( pour ce que cela veux dire... ) et un retour à une économie de production, de manufacture.
M. Rubin nous annonce le baril de pétrole à 200$ d'ici 2012. Est-ce possible ?
Certainement ! Le pétrole a quasiment atteint ce sommet l'an dernier.
Et je dirais ironiquement qu'avec l'inflation qui s'en vient, ce 200$ sera encore plus facile à atteindre.
Est-ce si grave ? Au point que toute l'économie sera ébranlée. Au point que la société sera transformée radicalement ?
Évidemment que non.
Premièrement, cette hausse de l'énergie sera graduelle. La hausse du prix du pétrole de l'an passée était surtout due à la bulle du crédit à l'échelle planétaire et non à un manque de pétrole.
Une demande trop rapide pour la production courante.
Et comme cette demande était basée sur un château de carte, cette hausse du pétrole est sans contredit un des facteurs qui à fait éclater la bulle.
Avec une hausse graduelle du prix du pétrole, la société est bien capable de s'adapter. Évidemment que plus de capital sera investit pour cette ressource. Évidemment que ceci ne serait pas sans impact: par exemple, à payer de l'essence 2 fois le prix courant, on retarde l'achat d'un nouveau BBQ.
Mais on ne met pas la clé dans la porte de sa maison pour aller vivre dans un 2 1/2 à Montréal-Nord pour autant.
Elles ressembleront [nos vies], en fait, à la vie des Européens, illustre-t-il, qui roulent depuis longtemps avec de petites voitures, résident dans d'étroits logements et se déplacent en train.
Même avec une hausse rapide du pétrole, la société n'est aucunement menacée. Évidemment que plus la hausse est rapide, moins cette société a le temps de s'adapter et plus grand est le choc. Mais rien de comparable à ce que nous dépeint M. Rubin n'est réaliste.
De plus, admettons que le pétrole vienne à sec demain ( ce qui est totalement impossible puisque les réserves connues sont de plusieurs décennies ).
Mais bon, admettons... Et bien, il restera toujours le charbon. Cette technologie n'est pas beaucoup utilisée présentement mais il est assez facile de faire de l'essence avec du charbon.
Et du charbon, il y en a beaucoup sur la terre...
Et M. Ruffin ne parles pas des nos énergies alternatives... Est-ce qu'il oserait nous dire que tous nos efforts pour produire de l'énergie verte ne peut que nous mener qu'à une société plus pauvre ? ( Moi je vous le dit.. mais on parles de lui ici... :) )
Ceci dit, M. Rubin, vous fantasmez sur la destruction de la société occidentale que vous avouez vous même détester. Mais la fin de monde ne sera certainement pas comme vous l'annoncez.
Dans votre analyse, une des plus grande erreur que vous faites est de considérer l'humain comme un imbécile. La société humaine ne se laissera pas retourner à l'âge de pierre comme vous le lui souhaitez.
Ce que vous ne comprenez pas, et ceci est bizarre pour un économiste, est que tout ceci n'est qu'une question de coût. Présentement, le pétrole est la seule solution car c'est de loin le meilleur ratio «coût de production»/énergie. Mais ne sous-estimez pas l'humain, dès qu'il sera plus qu'évident que ce pétrole n'est plus le meilleur choix, les alternatives vont émerger rapidement ( de façon inversement proportionnelle à l'implication des gouvernements dans le secteur ).
«Le monde sera de plus en plus petit, explique-t-il. Nous nous rapprocherons de nos communautés. Les identités régionales redeviendront importantes. Les industries du passé renaîtront de leurs cendres. L'économie de service sera remplacée par une économie de manufactures, de production.»
De quelles industries parlez-vous au juste qui renaîtront de leurs cendres ?
Ajoutons à cela les bénéfices qui accompagneront à son avis ce bouleversement, que ce soit le retour des usines et des manufactures au Canada, la renaissance de l'industrie de l'acier ou le renouveau agricole.
Cet vision me démontre bien que vous ne comprenez pas trop bien le rôle de l'humain dans l'économie.
Selon vous, l'économie se contracterais tellement qu'il serait par exemple impossible d'extraire du minerai de fer et de faire de l'acier comme nous le faisons présentement ? Qu'il faudrait alors retourner à des industries tel qu'elles étaient il y a 100 ans ?
Désolé d'être si direct M. Rubin mais ceci est du pur délire.
Ce que vous oubliez est le capital génie-humain, le savoir-faire.
Par exemple, nous savons comment faire de l'acier sans avoir besoin de la quantité de main d'oeuvre d'il y a 100 ans. A moins que cette technologie se perde, il est impossible que nous retournions à cette industrie de manufacture telle que vous la décrivez.
Ce n'est pas le savoir-faire que ce perd, ce n'est que l'énergie qui est plus dispendieuse. Ceci n'affecte pas le cerveau humain !
Cela dit, Jeff Rubin ne croit pas que tout cela soit une mauvaise nouvelle en soi. Nos vies seront plus simples, mais aussi plus ancrées dans leur milieu, dans leur environnement.
Et bien voila... au moins M. Rubin a l'honnêteté de l'avouer: il déteste la société tel qu'elle est.
Et à défaut d'avoir quelque chose de mieux à suggérer, celui-ci rêve de la détruire et de retourner en arrière.
( voir: I'd like to change the world, but I don't know want to do. )
«Nos vies seront plus simples»... Héhé... Il faudrait définir ce que vous entendez pas simple.
Simple dans le sens de: se lever et aller travailler à l'usine 7 jours par semaines, 12 heures par jour et ne pas avoir de temps libre à se poser de question existentielle ?
Je serais curieux de savoir ce qu'en penserait quelqu'un qui a vécu il y a 100 ans de la simplicité de sa société par rapport à la notre....
François.